FermerAttention : je ne m'attribue aucun mérite particulier dans la rédaction de ces articles. Je ne suis pas historien, et je ne suis jamais allé à Okinawa. Ces articles sont simplement le fruit de plusieurs années de lecture de différents ouvrages, que je souhaite partager avec le plus grand nombre. Si vous constatez des erreurs, ou si vous pensez qu'un complément serait important, je vous invite à me contacter pour me faire part de ces modifications.
Je vous souhaite bonne lecture !

Organigramme des maîtres et des styles

Avant l'unification des appellation du Karaté, trois styles distincts étaient pratiqués. Le Naha-te, le Shuri-te et le Tomari-te. Ces trois styles avaient leurs propres maîtres, leurs propres spécificités, et leurs propres Katas.
Les maîtres traditionnellement reconnus comme des piliers du Karaté sont Anko Itosu et Sokon Matsumura. Ils pratiquaient le Shuri-te. Gichin Funakoshi fut l'élève des ces deux maîtres, et fut en partie responsable de l'exportation du Karaté en dehors de l'ile. Bien qu'il fut opposé à la ramification en différents styles du Karaté, ses élèves baptisèrent son enseignement sous le nom de Shotokan-ryu (le style de la maison de Shoto). Ce nom fut inspiré du "nom d'artiste" de Gichin lors ce qu'il publiait de la poésie : Shoto.
Comme il fut responsable de l'exportation du Karaté, c'est souvent à lui (et à ses maîtres) que l'on fait référence comme les "fondateurs" du Karaté.
Cepdendant, ils ne furent que des maîtres parmi d'autres.

Le Naha-te

Ce style fut pratiqué près du village portuaire de Naha. Cette ville est aujourd'hui la capitale d'Okinawa, et Shuri et Tomari en sont devenus des quartiers. A l'époque, ce n'est cependant qu'un village portuaire.
Le Naha-te est le style racine de deux des styles majeurs encore pratiqués aujourd'hui sur l'ile d'Okinawa : le Goju-ryu et le Uechi-ryu.
Dans ce style, une part importante du travail consiste à transformer son corps en arme. Chaque section du corps qui peut être utilisée pour frapper est forgée par la frappe répétée sur des cibles inertes (de grosses pierres, différentes formes de makiwara (poteaux de frappes), des tiges de bambou assemblées...). Ce renforcement du corps semble être une base très importante du Karaté originel, et le Naha-te semble y accorder une place prépondérante. On retrouve également dans ce style le travail sur la respiration. Ce travail spécifique tend a unifier les techniques et la respiration pour obtenir la plus grande efficacité dans la technique.
Les Katas importants hérités de ce style sont Saifa, Seienchin, Shisochin, Seipai et Seisan. On retrouve dans ces Katas des déplacements courts, un travail repiratoire et la sensation d'une grande puissance.
Parmi ses maîtres les plus connus, on retrouve Chojun Miyagi (fondateur du Goju-ryu) et Kanbun Uechi (fondateur du Uechi-ryu).

Chojun Miagi Kanbun Uechi

Le Shuri-te

Ce style fut pratiqué près du château de Shuri. A l'époque, ce château abrite le roi d'Okinawa. Le Shuri-te pratiqué n'a alors pas tout à fait le même but que les autres style. Le but de sa pratique est plutôt de se faire "bien voir" par le roi. Ce style est la base de nombreux styles modernes : Shotokan-ryu, Shotokai, Wado-ryu, Shito-ryu..., mais aussi du Shorin-ryu qui est le troisième style majeur pratiqué sur l'ile.
Dans ce style, bien que le renforcement du corps tienne également une place importante, on met également l'accent sur la rapidité et la précision des techniques. Là où un pratiquant Naha-te pourra encaisser les coups sans sourciller et placer ne placer qu'une frappe puissante, le pratiquant Shure-te cherchera plus à esquiver les coups et à placer une seule frappe, mais précisément sur un endroit léthal.
Les Katas importants de ce style sont : Naihanchi (Tekki), Pinan (Heian), Kusanku (Kanku), Passai (Bassai), Jion, Jitte, Sochin, Chinto. Ces Katas sont notoirement différents de ceux du Naha-te ; ils sont plus dynamiques, contiennent plus de techniques, et des déplacements plus importants.
Sokon Matsumura, Anko Itosu et Gichin Funakoshi ont pratiqué ce style.

Sokon Matsumura Anko Itosu Gichin Funakoshi

Le Tomari-te

Ce style fut pratiqué près du village de Tomari. Il n'est pas vraiment considéré comme un style à part entière, mais plutôt comme une préservation dans le temps du ToDe. Comme pour les autres styles, ses maîtres furent multiples. Les plus connus sont Shoshin Nagamine et Choki Mutobu, qui ont fondé leur propre style par la suite (le Matsubayashi-ryu et le Motobu-ryu). Sur le plan de la pratique, il est assez semblable au Shuri-te.
Ses Katas sont : Naifanchi (Tekki), Passai (Bassai), Wankan, Wanshu (Empi), Rohai, Kusanku (Kanku), Chinto et Rinkan.

Shoshin Nagamine Choki Motobu

Ci-dessous, vous trouverez des liens vers d'autres sites sur le sujet.

Le Naha-te (en)
Le Shuri-te (en)
Le Tomari-te (en)