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Les disciplines

Le maniement du sabre japonnais peut s'aborder selon plusieurs disciplines, elles même faisant partie de deux grands ensembles : Le maniement du sabre depuis son fourreau (la saya)
Le maniement du sabre une fois sorti de sa saya
Ces deux pratiques sont fondamentalement différentes et n'ont pas le même but. Les disciplines permettant de manier le sabre depuis la saya ont une vision assez radicale de cet art : on dégaine le sabre puis on met l'adversaire hors d'état en une seule technique. L'exécution des techniques est réalisée avec un grand calme intérieur et l'on est proche d'une discipline "spirituelle". Le suffixe "-do" porte un sens fort ici car on va rechercher un état intérieur proche du zen. Les disciplines associées sont le iaido dont l'étude porte sur le fait de dégainer et de frapper dans la même action, et le battodo dont l'étude est centrée sur la coupe en une technique. Le suffixe -do peut être remplacé par -jutsu quand on s'attache moins à la portée spirituelle d'un tel art qu'a son efficacité opérationnelle en situation "réelle".
Les autres disciplines ont au autre point de vue. On considère que le sabre est maintenant sorti et que l'on fait face à un adversaire également armé d'un sabre. On va alors travailler les différentes techniques de défense et d'attaque pour remporter le combat. Les deux disciplines associées sont le kendo et le kenjutsu. Ici la différence entre les deux est un peu plus marquée que dans d'autres disciplines car le kendo se centre plutôt sur la gestion d'un combat codifié. Les pratiquants revêtent des armures et s'arment d'un sabre léger en bambou, le shinaï. Le but du combat est alors de réussir à frapper l'adversaire dans un coup décisif pour remporter des points. Au même titre que le judo ou le karaté sportif on s'éloigne alors de l'idée originelle des ces disciplines pour se spécialiser dans une version moderne et codifiée d'un combat.
Le kenjutsu s'attache un peu plus au maniement du sabre dans des conditions plus proches de la réalité. Il faut néanmoins comprendre que dans l'hypothèse d'un combat réel au sabre, il y a peu de chances de survivre à plus de 2 échanges ! Les sabres étant affûtés et tranchants, le moindre contact avec le corps peut causer des dommages suffisants pour stopper le combat. L'idée est alors de travailler le maniement pour être suffisamment habile et rapide pour frapper le premier.
Le Iaïdo
Le Iaïdo est une discipline dans laquelle on travaille très principalement sous forme de katas. L'utilisation de véritables Katanas rendrait très dangereuse la pratique avec un partenaire et le but de cette discipline étant avant tout spirituel, la confrontation avec un adversaire n'est pas nécessaire. Il existe de nombreux katas qui sont relativement simples mais pour lesquels il est nécessaire de travailler chaque détail. Ces katas possèdent quatre phases : Nukitsuke : la sortie du Katana de sa saya et la première coupe destinée à blesser ou à déstabiliser l'adversaire
Kiritsuke : la ou les coupes principales destinées à mettre l'adversaire hors d'état
Chiburi : rituel de purification de la lame du Katana et de l'âme du pratiquant
Noto : le rengainage du Katana dans sa saya
Les katas illustrent des situations différentes : un adversaire devant, un adversaire derrière, un adversaire sur le côte, deux adversaires devant et derrière... Chaque kata se pratique encore et encore jusqu'à obtenir un geste parfait avec un esprit calme et dénué de mauvaises intentions (d'où le côté spirituel).
Le Katana
Le Katana est constitué de différentes parties :

Le manche appelé Tsuka est composé d'un manche en bois dans lequel la lame est insérée et maintenue par des goupilles (Mekugi). Traditionnellement un morceau de peau de raie ou de requin entoure le manche puis un tissu croisé l'entoure (tsuka-ito). Des pièces métalliques appelés Menuki permettent de décorer la Tsuka et servent également de repères pour placer les mains.
La garde du katana (Tsuba) en plus de son rôle de garde, possède également un rôle décoratif. Vient ensuite le Habaki servant à maintenir la lame, puis la lame elle-même.
Celle-ci est forgée à base de minerai métallique fondu, et plusieurs fois replié sur lui-même. De cette façon le métal qu'elle contient est comme constitué de multiples couches très fines ce qui lui donne des propriétés à la fois de souplesse et de résistance incomparables. Encore aujourd'hui il est considéré que cette technique de forge est la meilleure au monde.
La lame possède plusieurs parties. La section coupante (Ha) est prolongée jusqu'au bout de la lame. La section en bout de lame est appelée Boshi et l'extrème pointe Kisaki. La section coupante de la lame est décorée sur environ 2 centimètres par une technique de marquage du métal. Cette section appelée Hamon est une partie artistique très délicate et représente parfois la signature d'un artisan forgeron. Puis la lame s'élargit progressivement pour atteindre le Shinogi, la section la plus épaisse de la lame. Certains Katanas disposent ensuite d'une gorge appelée Bo-Hi servant à alléger la lame et à faciliter l'écoulement du sang en cas de coupe d'un corps. La lame se termine par le Mune qui représente le dos plat de la lame.