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Les Katas
Dans la tradition orientale, l'apprentissage passe souvent par la répétition. On considère qu'en répétant les mêmes gestes encore et encore, on finit par comprendre l'essence même de ces gestes. Cette répétition peut se baser sur des mouvements simples, unitaires, ou être définis en séquence qu'il faut alors répéter dans l'ordre. Ces séquences portent le nom de "Kata". En japonais, Kata signifie "moule", "forme". L'idée est qu'en forgeant le moule, chaque utilisation de ce moule donnera un résultat équivalent. En forgeant un bon moule, aux proportions et à la forme correcte, on s'assure que l'utilisation de ce moule permettra de donner de bons résultats.
Comme le décrit Areski Ouzrout dans son livre Bunkaï, comme la pratique du ToDe (ancètre du Karaté) était secrète, les séquences de mouvements transmises par les maîtres ne pouvaient se transcrire par écrit. Toute cette transmission était sûrement orale. Dans ce contexte, il est fort probable que le fait d'assembler les différentes séquences dans un Kata permettait aux pratiquants de mieux les retenir.
Des siècles de secrets étant passés par là, il nous appartient de retrouver les séquences issues des Katas. C'est le travail des bunkaïs. Il faut analyser comment tel ou tel enchainement peut être appliqué à une séquence de défense. Areski dit encore que les Katas sont similaires à la poesie. Quand un poête écrit de la poésie, il a son idée sur la signification de celle-ci. Plusieurs années plus tard, s'il n'en a pas transmis la signification, chacun peut alors trouver sa propre interprétation. Pour autant, il ne nous appartient pas de dire si telle ou telle interprétation est juste ou pas. Chacun peut avoir la sienne dans le contexte qui est le sien.
Ainsi le travail des bunkaïs peut se faire dans différents contextes :
Un contexte purement Karaté, ou tous les mouvements sont formalisés
Un contexte hybride entre la défense et le Karaté, où l'on pourra répondre à une ou plusieurs attaques formaliées par des réponses moins formelles
Un contexte purement défense, où l'on va considérer la situation la plus réaliste possible
Chacun de ces niveaux dispose de ses propres avantages et inconvénients, et il peut être intéressant de pratiquer les trois niveaux pour s'appropirer profondément un Kata. Maître Funkaoshi dit dans un de ses livres, qu'il faut trois ans d'études pour comprendre un Kata. Derrière cette affirmation, il n'y a pas simplement la répition ilassable des mouvements, mais également cette analyse profonde du sens que l'on donne au Kata. Ainsi chaque mouvement est porteur de sens, et l'exécution du Kata devient alors plus profonde.