FermerAttention : je ne m'attribue aucun mérite particulier dans la rédaction de ces articles. Je ne suis pas historien, et je ne suis jamais allé à Okinawa. Ces articles sont simplement le fruit de plusieurs années de lecture de différents ouvrages, que je souhaite partager avec le plus grand nombre. Si vous constatez des erreurs, ou si vous pensez qu'un complément serait important, je vous invite à me contacter pour me faire part de ces modifications.
Je vous souhaite bonne lecture !

Crédits : OpenStreetMap

L'ile d'Okinawa

Au sud du Japon et à l'est de la chine se trouve l'archipel des Ryu-Kyu dont fait partie l'ile d'Okinawa. Ses 1200 m² en font une ile modeste, et sa position à mi-chemin entre le Japon et la Chine en a fait un important point commercial.
Aux alentours du 7eme siècle, le Te (tii) ou Okinawa-Te, une méthode de combat locale, voit le jour. Le mot "Te" signifie "main". Elle est alors inspirée par les voyages en Chine des marins et commerçants d'Okinawa, où une forme de boxe chinoise est pratiquée.
Vers 1500, le nouveau roi Sho-Shin tente de contenir la rébellion locale en interdisant le porte d'armes. Le Te est alors une alternative pour la défense personnelle des habitants.
Vers 1700, Okinawa est envahie par le Japon, l'archipel est en situation d'occupation. De nouveau, les habitants se voient privés du droit de porter leurs armes. Seuls les guerriers occupants ont la possibilité d'en porter.
Dans ce contexte, la pratique du Te est interdite sur l'ile. Les habitants continuent néanmoins de pratiquer en secret.
Trois styles distincts sont alors pratiqués, liés à trois villages d'Okinawa. Ces trois villages sont géographiquement très proches les uns des autres.
Chaque stye à alors son nom propre :

Le Tomari-te pour le village de Tomari ;
Le Naha-te pour la village de Naha ;
Le Shuri-te pour le village de Shuri.


Crédits : OpenStreetMap

Vers 1750, l'ensemble des styles est uinifié sous un nom unique : le To-De (toh-dii), ce qui signifie "la main chinoise". Les diiférences entre les styles sont plus faibles, mais subsistent encore, notamment au travers de leurs propres Katas.
Il est probable que les dangers de l'époque etaient liés aux bandits, surement équipés d'armes précaires (couteaux, bâtons, fléaux...) ou liés à la caste guerrière occupante, équipée d'armes plus dangereuses (katanas).
Dans ce contexte, un art de défense devait sûrement prendre en compte ces situations, et intégrer des réponses programmées à ces différentes attaques.

La transmission de l'art étant pricipalement orale, il a sans doute fallu trouver un moyen pour retenir et pratiquer les différentes réponses à ces attaques. Il est alors possible que ces mouvements aient été "compilés", "agglomérés" dans des séquences plus grandes, permettant de mieux retenir les séquences individuelles, et de les pratiquer de manière globale.
C'est à mon sens l'idée derrière les Katas (pour ceux qui s'interessent à cela, je vous recommande fortement la lecture du livre d'Areski Ouzrout : Bunkaï, qui revient en détail sur le contexte historique que je viens d'esquisser).

Le livre Bunkaï d'Areski Ouzrout sur Budo.fr

En 1879, Okinawa est définitivement annexée par le Japon et devient une ile Japonaise. La pratique du To-De n'est alors plus illégale. Elle est même choisie pour intégrer le programme d'éducation sportive dans les écoles d'Okinawa.
Le mot To-De faisant référence à la Chine, cela ne plaît pas aux Japonais. Le kanji "To" utilisé dans To-De peut être prononcé d'une façon différente en japonais. C'est ainsi que les maîtres du To-De ont choisi de rebaptiser l'art Kara-Te pour retirer la référence à la Chine, sans changer les kanji qui compose son nom.
"Kara" veut dire "vide", l'art est alors devenu "la main vide".

Ci-dessous, vous trouverez des liens vers d'autres sites sur le sujet.

L'histoire du Karate (en)