Attention : je ne m'attribue aucun mérite particulier dans la rédaction de ces articles. Je ne suis pas historien, et je ne suis jamais allé à Okinawa. Ces articles sont simplement le fruit de plusieurs années de lecture de différents ouvrages, que je souhaite partager avec le plus grand nombre. Si vous constatez des erreurs, ou si vous pensez qu'un complément serait important, je vous invite à me contacter pour me faire part de ces modifications.
Je vous souhaite bonne lecture !

Le bon équilibre des entraînements

Le Karaté dispose de nombreux aspects. A l'origine méthode de self-défense, elle est devenue discipline d'accomplissement personnel lors de son expansion, puis discipline sportive médiatisée. Au cours de ces longues années, chaque professeur aura déformé à sa manière l'entraînement. Maître Funakoshi relate qu'à l'origine, seul le travail des Katas importait. Puis la notion de Kihon, c'est-à-dire le travail des bases, est devenu important. C'est par ailleurs une habitude des japonnais qui considèrent que c'est par la répétition que l'on apprends. Puis la notion de Kumité est apparue pour permettre aux élèves de se confronter les uns aux autres.

Je pense que si l'on souhaite travailler un Karaté authentique, il est important de revenir aux fondamentaux. C'est pourquoi je pense que le travail des Katas devrait avoir une place importante dans une scéance d'entaînement. J'ai pu constater au travers des différents Dojos que j'ai fréquenté que l'accent est souvent mis sur les enchaînements techniques, au détriment du travail des Katas. L'enchaînement est alors inventé par le professeur, proposé aux élèves et travaillé tout au long de la scéance. Bien que cela puisse avoir un certain intéret, je pense qu'il est inutile de chercher à inventer de nouveaux enchaînements. Les Katas regorgent d'enchaînements tout prêts qui auront le mérite de faire travailler le pratiquant sur la technique et de lui faire intégrer les enchaînements des Katas. La mise en application de ces enchaînements à plusieurs permettra également le travail des bunkaïs. Enfin, il y a fort à parier que les mouvements des Katas ont été réfléchis et affinés pendant des dizaines d'années, et que leur efficacité sera certainement meilleure que celle d'un enchaînement inventé à la "vas-vite" par un professeur, aussi compétent soit-il.

Je pense donc que le bon équilibre d'un entraînement se définit comme suit :

• Echauffement : quelques minutes ordonnées pour éviter de trop déborder sur la scéance
• Kihon : le travail des bases est indispensable. Choku-zuki, Oï-zuki, Gyaku-zuki...
• Travail sur les enchaïnements : en tirant quelques enchaînements des Katas, il est possible de faire travailler les pratiquants sur tel ou tel aspect. Le travail pourra se faire seul d'abord pour se familiariser avec les points techniques, puis avec un partenaire pour permettre de jauger les distances, le timing...
• Kumite : le travail des kumités conventionnels permet aux pratiquants d'appliquer leur palette technique. Chaque kumité permet de travailler un aspect spécifique des échanges ; il me semble donc important de les inclure aux entraînements.
• Kata : exécution, détail des différentes séquences, analyse des difficultés, recherche personnelle des bunkaïs... Même si tout cela ne peut pas être travaillé à chaque scéance, chacun de ces points permet au pratiquant de travailler et de s'approprier son Kata.
• Etirements : aspect souvent délaissé, les étirements en fin de scéance permettent au minimum d'étirer les muscles qui ont été sollicités pour en retirer les tensions qui pourraient y rester. En insistant un peu plus, cela permet aux pratiquants de progressivement augmenter leur souplesse.

Si l'on accorde un peu de temps à chaque module cité, une scénace d'une heure ne sera pas suffisante. C'est pourquoi je pense que la bonne durée d'un entraînement adulte se situe autour d'une heure et demie. Bien construite et bien préparée, chaque scéane permettra alors au pratiquant de progresser tout en solidifiant ses bases. Cette logique lui permettra également d'éviter de se perdre dans l'apprentissage et le travail d'enchaînements qu'il ne saura jamais reproduire, même dans un contexte purement Karaté.

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