FermerAttention : je ne m'attribue aucun mérite particulier dans la rédaction de ces articles. Je ne suis pas historien, et je ne suis jamais allé à Okinawa. Ces articles sont simplement le fruit de plusieurs années de lecture de différents ouvrages, que je souhaite partager avec le plus grand nombre. Si vous constatez des erreurs, ou si vous pensez qu'un complément serait important, je vous invite à me contacter pour me faire part de ces modifications.
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Karate-sources

Le renforcement du corps

Le renforcement du corps consiste à endurcir son corps et son esprit par des frappes répétées sur des cibles inertes, ou par des exercices effectués à deux. Il semble que dans le Karaté originel, cela faisait partie intégrante de l'entraînement et qu'il n'était pas envisageable de pratiquer le Karaté sans cela. L'héritage le plus emblématique de cette époque est le Makiwara, ce poteau de frappe constitué d'une plache plantée verticalement dans le sol, coiffée d'une corde entourant de la paille de riz, servant de cible inerte pour des frappes répétées.

Aujourd'hui les choses ont changées. Le Karaté se pratique comme une activité de loisirs, et les pratiquants ne souhaitent plus souffrir lors des entraînements. L'exemple le plus frappant est le port de plus en plus fréquent de protections pour les jambes et les bras. Ce protections montrent bien l'état d'esprit des pratiquants qui les portent. Ils souhaitent pratiquer le Karaté comme on pratiquerai la cours à pieds ou le vélo. Or le Karaté originel n'avait pas un but récréatif ; il était une méthode de défense très efficace, donnant toutes les cles aux pratiquants pour se soritr de situations d'agressions. Dès lors, on forgeait ses bras et ses jambes pour qu'ils deviennent des armes.

Il y a plusieurs façons de renforcer son corps et son esprit. Ces différents exercices sont toujours pratiqués dans des styles traditionnels d'Okinawa (Goju-ryu et Uechi-ryu) :
Le travail au Makiwara : le pratiquant frappe de manière répétée sur le poteau avec différents parties de son corps. Cet exercice renforce le corps aux endrois de l'impact, et permet également de travailler la position de ses articulations. Par exemple, quand on effectue un Mae geri dans le vide, on doit tendre le Chusoku. Quand on effectue un Mae geri sur une cible comme un makiwara, ce travail s'effectue automatiquement. On comprends beaucoup mieux pourquoi on doit relever les orteils et tendre cette partie du pied. Il existe plusieurs formes de Makiwaras : ceux sous forme de poteau vertical planté dans le sol et destiné aux frappes des membres supérieurs, ou ceux suspendu en l'air permettant des frappes avec les membre inférieurs.
Le travail avec un partenaire (Kote Kitae) : certains exercices se font à deux. Un exercice traditionnel consiste à se frapper les avants-bras lors d'un échange à trois temps. Tori et Uke se font face en Yoï. Tori effectue un Chudan Choku zuki. Uke frappe Tori à l'avant bras par un Uchi Uke, continue avec un Mawashi Uke, saisi le poignet de Tori puis le frappe à nouveau avec un Otoshi Tetsui Uchi. Puis les rôles sont inversés. Cet exercice permet d'endurcir ses avant-bras, sur la face intérieure et extérieure.
La pratique de Katas : certains Katas de Goju-ryu ou de Uechi-ryu sont dédiés à cet endurcicement. Par exemple, le Kata Sanchin du Goju-ryu est un Kata aux mouvements et déplacement très simples. Il n'est pas destiné à être analysé comme les autres. Il est pratiqué pour le renforcement du corps, pour travailler l'enracinement et la respiration. Pendant l'exécution du Kata, le pratiquant contracte chaque muscle de son corps et plante ses pieds dans le sol. Chaque mouvement est associé à une respiration spécifique et souvent sonore. Le but de la contraction musculaire est de pouvoir former une sorte de bouclier pour être en mesure de resister à des frappes d'adversaires. Pour aider le pratiquant dans cette recherche, le professeur frappe le pratiquant à différents endroits. Le pratiquant ressent alors le coup et peut déterminer si ses muscles étaient bien contractés ou non.
La casse : loin de l'idée de fanfaronner devant un public, la pratique de la casse permet d'exercer le pratiquant à donner des coups puissants sur des zones précises dans le but de casser l'objet présenté. La casse de planches de bois ou de tuiles rentre dans ce cadre. La frappe devra être précise et puissante pour briser l'objet.

Tous ces exercices ont pour but de transformer le corps et l'esprit du pratiquant pour lui permettre de faire face en cas d'agression en étant conscient de ses propre force intérieure et extérieure.

La pratique du Kote Kitae dans le Uechi Ryu

La pratique du Kata Sanchin du Goju-ryu